En 1954, paraissait un livre intitulé  Le dessin français, de Manet à Cézanne, dans une collection qui portait le nom de « La Bibliothèque des Arts ». Il était signé François Daulte. Une année plus tard, ce dernier fonde à Lausanne avec sa femme, il a alors 31 ans, une maison d’édition à laquelle il donne ce nom. En 1957, il ouvre La Bibliothèque des Arts-Paris, 3 place de l’Odéon, afin d’assurer une meilleure diffusion de ses livres en France et d’être aussi plus proche de ses auteurs, tandis que La Bibliothèque des Arts continue ses activités en Suisse.

Avant cela, François Daulte avait été étudiant à la Faculté des Lettres de Lausanne où il fut le premier étudiant à soutenir une thèse en Histoire de l’art. Elle était consacrée à Frédéric Bazille, le « père de l’Impressionnisme ». Il avait découvert cette peinture très jeune, lorsque sa mère l’emmenait au Musée Fabre à Montpellier. A l’occasion de nombreuses visites de ce musée, on lui montrait les tableaux de Gustave Courbet, de Paul Cézanne…L’amour pour l’art lui vint ainsi et, au contact des œuvres de Frédéric Bazille, celui pour l’Impressionnisme en particulier. L’Impressionnisme auquel il consacra une partie de sa vie et qui fut un des piliers de sa production éditoriale.

Avant de s’attaquer à l’établissement du Catalogue raisonné d’Auguste Renoir, il avait réalisé et publié celui d’Alfred Sisley. Les catalogues raisonnés furent longtemps la « marque de fabrique » de La Bibliothèque des Arts. Chez les peintres, ce furent Frédéric Bazille, Salvador Dali, Gustave Caillebotte, Claude Monet, Edouard Manet, Yves Brayer, Maurice Brianchon etc. Du côté de chez les graveurs, ce sont Michel Ciry, Mario Avati, Gérard de Palézieux, Constantin Terechkovitch.

Parallèlement à l’édition de catalogues raisonnés, La Bibliothèque des Arts publie des monographies d’artistes, des catalogues d’exposition, tout en développant une collection de livres de voyage et de tourisme culturel, ainsi qu’une collection d’ouvrages consacrés aux arts décoratifs et appliqués.

Se rappelant ses études de lettres, François Daulte avait eu à cœur de publier aussi de la littérature, tout comme la Collection « Paroles vives » faites de livres d’entretiens avec des acteurs de la vie culturelle, ainsi que des livres de Correspondances d’artistes. Des nouveaux titres continuent d’enrichir régulièrement le catalogue de la maison. La célèbre collection « Pergamine », quant à elle, a marqué deux générations de lecteurs amoureux de beaux textes et qui ont collectionné soigneusement – et continuent de le faire - ces petits livres non coupés, reliés sous papier cristal.

Au fil du temps, le catalogue de la maison s’est ouvert à de nouveaux thèmes tels que la mode, les bijoux, les montres ou à des sujets touchant au patrimoine architectural religieux.